099 – Histoire de la physiologie de l’exercice

Histoire de la physiologie de l’exercice

Si la notion d’homéostasie est relativement récente, l’idée que la santé dépend d’un équilibre du milieu intérieur est bien plus ancienne. On la trouve dès l’Antiquité, en Asie comme en Grèce.

L’âyurveda, une médecine traditionnelle d’Asie du sud

Dans les hymnes composées en sanskrit dans l’Inde antique, vers 1 500 ans avant notre ère, certains textes portent sur la protection de la santé par les dieux ; il s’agit d’éloigner les monstres et les démons qui apportent les maladies, et de préserver les « humeurs ».

Pour les médecins indiens antiques, le corps humain est un ensemble de tissus, issus des éléments fondamentaux de l’Univers (terre, air, feu, eau, éther) dans lesquels circulent des fluides. Ils sont soumis à l’action de trois humeurs, ou dosha, nommées vâta « soufflee », pitta « bile » et kapha « phlegme ». Ces dosha contrôlent toutes les fonctions du corps et doivent être en équilibre. La Sush- ruta-Samhitâ est un ensemble de livres rédigés par Sushruta, un médecin indien dont on situe la vie vers 600 ou 800 avant notre ère. Sushruta préconisait une pratique physique modérée quotidienne (marche, course, nage…) pour maintenir l’équilibre entre les dosha.

Les philosophes grecs

Pour Pythagore (570-490 av. J.-C.), l’Univers est constitué de quatre éléments (terre, air, feu, eau) et possède des qualités (chaud, froid, humide, sec). Il pense que les maladies sont la conséquence d’un manque d’harmonie entre les éléments, les qualités et le corps. L’harmonie peut être préservée par une hygiène de vie incluant les activités physiques. Hippocrate de Cos (460-370 av. J.-C.) et ses disciples reprennent cette idée des quatre éléments et qualités. Ils vont plus loin en développant la théorie des humeurs, qui s’apparente aux dosha : en effet, l’organisme est régi par quatre humeurs (sang, phlegme, bile jaune et bile noire), et la bonne santé dépend d’un équilibre harmonieux entre elles.

Une rupture de l’équilibre se traduit par l’apparition d’une maladie. Selon Hippocrate, la nourriture seule ne peut maintenir un homme en bonne forme physique. Un exercice régulier et modéré est nécessaire également.