020 – Les membranes tissulaires

Les membranes tissulaires sont des structures constituées de tissus différents séparant les organes ou autres tissus. On distingue trois types de membranes épithéliales (muqueuses, séreuses, mem­brane cutanée) et un type dépourvu d’épithélium (synoviale).

Les muqueuses

Ces membranes de revêtement délimitent des cavités ouvertes sur le milieu extérieur. Elles constituent la surface des voies digestives, respiratoires, génitales et urinaires. Elles sont formées d’au moins une couche d’épithélium exposé vers la lumière de la cavité, et d’un tissu conjonctif sous-jacent. Grâce à un épithélium continu formé de cellules parfaitement jointives, ces membranes forment des barrières limitant le passage de microorganismes, de particules ou de molécules toxiques pour l’ orga­nisme. L’épithélium peut être stratifié (œsophage), assurant ainsi un rôle de protection, ou simple (intestin), assurant une fonction de sécrétion et d’absorption. Le tissu conjonctif de la muqueuse est un tissu aréolaire appelé chorion ou lamina propria. Il donne souplesse et élasticité à l’ensemble de la structure, lui permettant de s’adapter à des contraintes mécaniques (distension par exemple).

Les muqueuses sécrètent un liquide visqueux riche en glycoprotéines, le mucus, assurant l’hy­dratation de l’épithélium. Il protège la muqueuse (contre des enzymes, des pathogènes ou des substances toxiques) en les emprisonnant et en les évacuant de la lumière grâce aux cils des cellules épithéliales (muqueuse respiratoire). Par ses fonctions de lubrifiant, il assure un transit efficace des particules dans les voies digestives.

 

Exemples de muqueuses de l’appareil digestif.
Exemples de muqueuses de l’appareil digestif.

Les séreuses

Les séreuses sont composées d’un feuillet viscéral collé contre l’organe et d’un feuil let pariétal en vis-à-vis de la cavité séreuse.
L’ensemble délimite une cavité isolée de l’extérieur, et « emballe » ainsi certains organes.
Chaque feuillet est constitué d’un épithélium pavimenteux simple, d’un mésothélium orienté vers la cavité, et d’un tissu conjonctif aréolaire. La cavité contient un liquide séreux de volume limité sécrété par le mésothélium, qui a une fonction de lubrifiant et permet le glissement des deux feuillets. Les séreuses sont des structures qui s’adaptent aux variations de volume de différents organes. Les principales séreuses sont la plèvre qui entoure les poumons, le péricarde autour du cœur et le péritoine qui emballe les organes de la cavité abdominale.

Exemple de séreuse : le péricarde

Exemple de séreuse : le péricarde

La membrane cutanée

La membrane cutanée ou peau, structure de quelques millimètres d’épaisseur et d’environ 2 m2 de surface chez l’homme, est une barrière continue délimitant la surface extérieure de l’organisme du milieu intérieur. Elle assure des fonctions sensorielles, de protection (contre les microorganismes, protections chimique et mécanique), de thermorégulation et d’échange. Elle comprend plusieurs couches de tissus : l’épiderme, un épithélium stratifié kératinisé constitué de kératinocytes, dont la couche superficielle, la couche cornée, ainsi que le film hydrolipidique en surface assurent les fonctions de protection ; le derme, un tissu conjonctif assurant une fonction de soutien et de nutrition envers l’épiderme et l’hypoderme, d’épaisseur variable riche en adipocytes. 

Exemple de membrane cutanée. À gauche : la peau ; à droite, l’épiderme.

Exemple de membrane cutanée.
À gauche : la peau ; à droite, l’épiderme.

La membrane synoviale

La membrane synoviale borde la cavité articulaire. Elle est essentiellement constituée d’un tissu conjonctif aréolaire bordé par une couche de cellules non jointives, les synoviocytes, qui produisent le liquide synovial présent dans la cavité articulaire. Le liquide synovial est un ultrafiltrat du plasma qui, grâce à l’acide hyaluronique, forme un gel déformable et élastique capable d’absorber les chocs et de lubrifier l’articulation.