Quatre Nages – Nager

L’histoire de la nage papillon est étroitement liée à celle de la nage brasse, à partir de laquelle elle a évolué.

Dans les années 1930, des nageurs cherchaient à améliorer la vitesse en nage brasse. La brasse traditionnelle imposait des mouvements simultanés des bras et des jambes, ce qui limitait la vitesse. Certains nageurs ont alors commencé à expérimenter avec des mouvements alternatifs. David Armbruster, entraîneur américain à l’Université de l’Iowa, est souvent crédité pour avoir introduit un mouvement de bras distinctif qui s’écarte latéralement au-dessus de l’eau.

En 1935, Jack Sieg, un nageur de l’Université de l’Iowa, a combiné le mouvement de bras papillon avec un mouvement de jambes ondulatoire, créant ainsi les bases de la nage papillon moderne. Cette technique lui permettait d’aller plus vite, tout en restant conforme aux règlements de la brasse.

En 1952, la Fédération Internationale de Natation (FINA) a officialisé la nage papillon en tant que style distinct. La principale raison de cette séparation a été la confusion croissante entre les deux styles, puisque le papillon donnait un avantage considérable dans les compétitions de brasse. À partir de cette date, la nage papillon a été séparée de la brasse et a acquis ses propres règles.

La nage dos est l’un des styles de nage les plus anciens. Elle a été pratiquée de manière informelle depuis des siècles, souvent utilisée comme une méthode de survie ou pour se détendre dans l’eau. On en retrouve des descriptions dans des manuels de natation dès le 19e siècle.

En Angleterre, au milieu du 19e siècle, des compétitions de natation ont popularisé plusieurs styles de nage. C’est à cette époque que des techniques de nage sur le dos ont été formalisées et sont devenues plus compétitives. Les premiers nageurs utilisaient des mouvements de bras et de jambes moins coordonnés que la technique actuelle.

Au cours des années 1930, des recherches ont été menées pour améliorer les techniques de nage dos. Les entraîneurs et les nageurs ont progressivement développé une meilleure synchronisation entre les bras et les jambes, optimisant la glisse sur l’eau.

Dans les années 1950, les compétitions internationales ont commencé à normaliser les règles pour la nage dos. Les règles établies par la FINA interdisaient l’utilisation de mouvements irréguliers et imposaient une position sur le dos pendant toute la course, sauf lors des virages.

D nombreux nageurs ont marqué l’histoire de la nage dos. Parmi eux, on retrouve des noms comme Krisztina Egerszegi, surnommée « la reine du dos », avec cinq médailles d’or olympiques entre 1988 et 1996. Plus récemment, des nageurs comme Aaron Peirsol et Ryan Murphy ont dominé les épreuves de dos crawlé, établissant des records du monde impressionnants.

La nage brasse est considérée comme l’une des techniques de nage les plus anciennes. Les premiers témoignages de cette nage apparaissent dans les fresques de l’ancienne Égypte, vers 2000 av. J.-C. Des illustrations montrent des personnes utilisant des mouvements de bras et de jambes semblables à ceux de la brasse. La brasse est également représentée dans l’art grec et romain.

Des documents anciens, tels que “The Book of Swimming” (1538) de l’Allemand Nikolaus Wynmann, décrivent la brasse comme une technique primitive de nage. L’ouvrage de Wynmann est l’un des premiers à mentionner des méthodes pour se déplacer dans l’eau, avec des descriptions de mouvements de bras similaires à ceux de la brasse.

La nage brasse a toujours été l’une des disciplines les plus populaires et les plus compétitives. Des nageurs comme Kosuke Kitajima et Adam Peaty ont marqué l’histoire avec des performances impressionnantes. Adam Peaty, en particulier, a révolutionné la nage brasse au cours des années 2010 en repoussant les limites des records du monde sur 50m et 100m brasse.

Aujourd’hui, elle reste une discipline fondamentale de la natation, appréciée pour sa technique exigeante, sa stabilité et sa tradition.

Le crawl est aujourd’hui considéré comme la nage la plus rapide et la plus utilisée dans les compétitions internationales, notamment dans les épreuves de nage libre. Son histoire remonte à des siècles et son développement a été marqué par des influences culturelles, des avancées techniques et des améliorations constantes.

Des traces de techniques similaires au crawl remontent à l’Antiquité, où des mouvements de nage sur le ventre étaient utilisés. Dans des manuscrits et des fresques égyptiennes et grecques, on trouve des descriptions de personnes nageant avec des mouvements alternatifs des bras et des jambes, bien que les techniques exactes soient difficilement identifiables.

La transformation décisive du crawl est souvent attribuée à John Arthur Trudgen, un nageur britannique. En 1873, Trudgen a observé des nageurs indigènes d’Amérique du Sud, et a ensuite introduit un style de nage en Angleterre qui utilisait des mouvements alternatifs des bras, mais avec un mouvement de jambes de brasse. Ce style, connu sous le nom de « Trudgen », a été l’un des premiers à incorporer des mouvements de bras alternatifs au-dessus de l’eau, mais il manquait encore la technique moderne des battements de jambes.

Johnny Weissmuller, célèbre pour ses exploits olympiques dans les années 1920 et plus tard pour son rôle dans les films de Tarzan, a été l’un des premiers grands champions du crawl. Il a été le premier nageur à franchir la barre mythique du 100 mètres nage libre en moins d’une minute en 1922.

Mark Spitz, avec ses sept médailles d’or aux Jeux olympiques de 1972, et Michael Phelps, qui a surpassé tous les records avec ses 23 médailles d’or olympiques, ont tous deux marqué l’histoire de la nage libre (dominée par le crawl).

Les virages en natation de compétition jouent un rôle crucial dans la performance globale des nageurs. Ils ne représentent pas seulement une transition entre les longueurs, mais peuvent également déterminer l’efficacité, la rapidité et l’issue d’une course. Voici pourquoi les virages sont si importants :

• Réaliser des virages rapides permet de gagner de précieuses fractions de secondes à chaque longueur. Dans une course de natation où la victoire peut se jouer à quelques centièmes, la capacité à effectuer des virages fluides et rapides devient un élément décisif.
• Lors d’un virage bien exécuté, le nageur conserve une grande partie de sa vitesse initiale et utilise la poussée pour repartir de manière dynamique. Cette poussée sur le mur, lorsqu’elle est bien maîtrisée, permet de maintenir ou même d’augmenter la vitesse de nage.
• Les virages permettent aux nageurs de se repositionner, de prendre une impulsion, et de respirer en modifiant légèrement leur rythme. Dans certaines épreuves comme le 200 mètres ou le 400 mètres, où l’endurance est primordiale, le virage devient une opportunité stratégique pour récupérer un souffle.
• Le virage offre également l’occasion d’exploiter les phases de glisse sous l’eau, qui sont souvent plus rapides que la nage en surface. La maîtrise des ondulations sous-marines, notamment après les virages, peut aider à maintenir un rythme élevé avant de remonter en surface.
• Des virages maîtrisés et efficaces permettent de mieux utiliser l’impulsion du mur et de réduire la fatigue des bras et des jambes. Cela peut faire une grande différence, surtout dans des courses de longue distance ou lors de relais.
• Les virages mal exécutés peuvent entraîner des erreurs de jugement ou des pertes d’équilibre, ce qui peut mener à des pénalités (comme un virage à une main en dos crawlé ou papillon) ou à un désavantage compétitif. Une mauvaise technique peut aussi causer des glissades inutiles, ralentissant la course.
• Un nageur qui effectue des virages nets et puissants peut impressionner ses concurrents, créant ainsi un avantage psychologique. Lors d’une course serrée, voir un adversaire accélérer nettement à chaque virage peut démoraliser les autres nageurs et les pousser à prendre des risques.

Types de virages en natation de compétition :

• Virage culbute (tumble turn) : utilisé principalement en crawl et dos crawlé, il permet une transition fluide grâce à une rotation rapide du corps.
• Virage touché mural : utilisé pour les nages papillon et brasse, il nécessite un contact manuel avec le mur avant de se retourner.
• Virage dos-papillon ou dos-crawl : technique spécifique pour passer du dos à une nage sur le ventre en touchant le mur avec précision.

Les virages sont une compétence technique clé en natation de compétition, tout autant que la vitesse de nage. Un virage bien exécuté peut faire la différence entre une victoire et une défaite, surtout lors des courses de distance ou des relais. Les nageurs doivent donc consacrer une partie significative de leur entraînement à perfectionner cette technique, en améliorant la rapidité, la puissance de la poussée, et la fluidité des transitions

En natation de compétition, le départ est un élément déterminant qui peut influencer de manière significative le résultat final d’une course. Un départ efficace permet de gagner un temps précieux dès les premières secondes, et cela donne un avantage psychologique et stratégique important face aux concurrents.

• Un bon départ permet de prendre une avance immédiate sur les autres nageurs. Lors d’une compétition, les millisecondes gagnées grâce à un départ explosif peuvent être déterminantes, surtout sur les distances courtes comme le 50 mètres ou le 100 mètres.
• Le départ est le moment où le nageur peut générer sa plus grande vitesse grâce à l’impulsion du plot. En effet, en sautant du plot, le nageur atteint une vitesse plus élevée que celle de la nage elle-même. La phase de glisse qui suit le plongeon est un moment clé pour maintenir cette vitesse et l’intégrer au rythme de la nage.
• Après le plongeon, la phase de glisse sous l’eau est déterminante. C’est une période où la résistance de l’eau est moindre, permettant aux nageurs de couvrir une distance significative avec peu d’effort. Une bonne transition entre le plongeon et la nage peut faire gagner beaucoup de distance par rapport aux concurrents.
• Un départ lent ou mal exécuté peut rapidement mettre un nageur en situation de désavantage psychologique. Voir les autres nageurs prendre de l’avance dès les premiers mètres peut causer une perte de concentration ou pousser à adopter un rythme de nage non optimal pour tenter de rattraper ce retard.
• Un départ incorrect, comme un faux départ (mouvement prématuré) ou une mauvaise entrée dans l’eau, peut entraîner des disqualifications immédiates ou des pénalités. Cela met une pression supplémentaire sur les nageurs pour réussir un départ rapide mais sans faute. La bonne technique réduit les risques de faux départs et optimise l’entrée dans l’eau.
• Le départ n’a pas la même importance selon les distances. Sur des courses courtes (comme le 50 mètres), un bon départ est crucial car il représente une part significative de la performance globale. Sur des courses plus longues, comme le 800 ou le 1500 mètres, l’accent est mis davantage sur le rythme de nage, mais un départ efficace reste un atout pour commencer la course dans de bonnes conditions.
• Dans les épreuves de relais, un bon départ est essentiel non seulement pour le premier nageur mais aussi pour les nageurs suivants. La technique de départ du relais (avec une poussée synchronisée au toucher du nageur précédent) est cruciale pour éviter les disqualifications et optimiser la continuité de la course.

Composantes 

• Position sur le plot : la position de départ influence la capacité à générer une poussée puissante. Les nageurs se penchent vers l’avant, avec les pieds solidement ancrés et prêts à réagir au signal de départ.
• Poussée explosive : l’impulsion des jambes et le transfert de puissance doivent être optimisés pour obtenir une trajectoire idéale dans l’eau.
• Entrée dans l’eau : l’angle de pénétration dans l’eau doit être calculé pour réduire au maximum la résistance et éviter les éclaboussures inutiles.
• Phase de glisse et de reprise : il est crucial de bien gérer la transition entre la glisse et le début des mouvements de nage pour maintenir la vitesse acquise au départ.

Un départ performant en natation de compétition est crucial pour établir un bon rythme de course, prendre l’avantage sur les concurrents et maintenir une vitesse optimale. Les nageurs doivent combiner vitesse, puissance, technique et concentration pour réussir un départ parfait. C’est une composante fondamentale des épreuves, particulièrement sur les courtes distances, où chaque centième de seconde compte. L’entraînement intensif aux départs permet de gagner un temps précieux et de renforcer la confiance avant chaque course.