003 – Système articulaire – Biomécanique

Le système articulaire, étudié par l’arthrologie, est constitué des jointures, dont la fonction est indispensable au mouvement. Une articulation, ou jointure, est le moyen d’union des pièces osseuses ou cartilagineuses voisines. Toutes les articulations ne sont pas mobiles.

Une articulation représente le point où deux ou plusieurs os se rencontrent.

Le corps humain comprend trois principaux types d’articulation. Chacune d’elles offre une mobilité différente :

1- Articulation fibreuse « synarthroses ou jointures fibreuses »

  • Articulation immobiles

Dans ce type d’articulation, les os sont unis par du tissu fibreux. Ces articulations ne permettent aucune mobilité, on parle alors de synarthrose. Il existe 3 sous-catégories :

  1. Synarthrose : Les deux os sont unis par du tissu fibreux. Exemple : l’articulation tibio-fibulaire distale.
  2. Suture : Le tissu fibreux qui unissait initialement les os se réduit puis s’ossifie. Seuls les os du crâne sont unis par suture.
  3. Gomphose : Articulation de la dent à la mâchoire. Un ligament fixe la dent à l’os.

2- Articulation cartilagineuse « amphiarthoses ou jointures cartilagineuses « 

  • Articulation semi – mobile

Ce sont des articulations composées de cartilage hyalin ou de fibrocartilage et unissant ainsi les os. Ces articulations permettent une mobilité réduite, on parle alors d’amphiarthrose. Il existe 2 sous-catégories :

  1. Articulation cartilagineuse primaire (ou synchondrose) : Les deux os sont unis par du tissu cartilagineux. Exemple : Articulation du sternum.
  2. Articulation cartilagineuse secondaire (ou symphyse) : Les deux os sont unis par du fibro-cartilage. Exemple : Symphyse pubienne, disques intervertébraux.

3 – Articulation synoviale « jointures synoviales »

  • Articulation mobile

Ce sont des articulations très communes dans le corps humain. Ce sont elles qui unissent principalement les segments corporels. Les os sont solidement attachés l’un à l’autre par des ligaments.

Elle se caractérise par la présence d’une capsule articulaire composée d’une membrane fibreuse et d’une membrane synoviale, sécrétant un liquide particulièrement lubrifiant : la synovie. Ce liquide permet d’éviter l’usure précoce des cartilages articulaires présents sur chaque os. Ces articulations permettent une grande mobilité, on parle alors de diarthrose. L’amplitude de mouvement articulaire et les degrés de liberté possibles sont fonction de la forme géométrique de l’articulation.

Elles sont classées en 6 types différents  :

Articulation sphéroïde ou énarthrose

Une tête sphérique convexe vient se loger dans une cavité sphérique concave.

Exemple : L’articulation coxo-fémorale (i.e., la hanche) ou l’articulation scapulo-humérale (i.e., l’épaule).

Ce type d’articulation permet 3 degrés de liberté et donc une très grande mobilité : flexion / extension, abduction / adduction, rotation externe / interne et circumduction.

Articulation en selle

Deux têtes concaves viennent s’emboiter perpendiculairement.

Exemple : L’articulation trapezo-metacarpienne (i.e., le pouce).

Ce type d’articulation permet 2 degrés de liberté : flexion / extension et abduction / adduction.

Articulation condylienne

Une tête ellipsoïdique convexe vient se loger dans une cavité ellipsoïdique concave.

Exemple : L’articulation radio-carpiale (i.e., le poignet).

Ce type d’articulation permet 2 degrés de liberté : flexion / extension et abduction / adduction.

Articulation trochléenne ou ginglyme

L’articulation forme une charnière.

Exemple : L’articulation olécranienne (i.e., le coude) ou l’articulation fémoro-patellaire (i.e., entre le fémur et la patella).

Ce type d’articulation ne permet qu’un seul degré de liberté : flexion / extension.

Articulation trochoïde

Un cylindre convexe vient se loger dans un cylindre concave.

Exemple : L’articulation radio-ulnaire (i.e., l’avant-bras).

Ce type d’articulation ne permet qu’un seul degré de liberté : rotation externe / interne.

Articulation plane ou arthrodie

Deux surfaces planes sont en contact.

Exemple : Les articulations entre les os du carpe (i.e., de la main).

Ce type permet 3 degrés de liberté mais avec très peu d’amplitude.

 

 


Classification fonctionnelle

La classification fonctionnelle est fondée sur le nombre d’axes mécaniques autour desquels s’effectuent les mouvements des leviers osseux.

Le mouvement des leviers osseux s’effectue autour d’un, de deux ou de trois axes en fonction de la morphologie des surfaces articulaires mises en jeu.

Les articulations ont ainsi un, deux ou trois degrés de liberté.

les articulations à trois degrés de liberté, qui correspondent aux sphéroïdes ayant trois axes mécaniques et permettent des mouvements dans les trois plans de l’espace. La combinaison des mouvements autour des trois axes sagittal, transversal et axial permet la circumduction  qui est l’association de flexion-extension, d’abduction-adduction et de rotation axiale. L’ensemble des mouvements possibles est représenté par un cône dont le sommet correspond au centre de l’articulation et la base correspond au cercle décrit par l’extrémité distale du membre ;

les articulations à deux degrés de liberté, qui sont les ellipsoïdes et les articulations sellaires. Elles se font autour de deux axes mécaniques. Elles permettent deux types de mouvement : flexion-extension et latéralité pour les ellipsoïdes, mouvement d’opposition pour les sellaires ;

les articulations à un degré de liberté, qui ont un axe de rotation vertical pour les articulations trochoïdes (pronosupination) et horizontal (flexion-extension) pour les articulations trochléennes. Elles autorisent un seul type de déplacement.


Vascularisation et innervation des articulations

Les articulations, notamment synoviales, sont richement vascularisées et innervées. Les vaisseaux proviennent des cercles artériels et veineux périarticulaires. Les vaisseaux lymphatiques se drainent dans les nœuds profonds de la région.

Les nerfs des articulations appartiennent au système nerveux périphérique cérébrospinal et au système nerveux végétatif. Les nerfs proviennent le plus souvent des branches collatérales des nerfs destinés aux muscles agissant sur l’articulation. De nombreux récepteurs sensitifs spécifiques, particulièrement au niveau de la capsule articulaire et des ligaments articulaires, jouent un rôle fondamental dans la sensibilité à la douleur (les entorses sont douloureuses) et dans la sensibilité proprioceptive pour le maintien de la posture et la coordination des mouvements.