Les troubles musculo-squelettiques (TMS) sont des atteintes de l’appareil locomoteur liées à une activité motrice. Même s’ils ne sont pas limités aux activités professionnelles, les TMS constituent depuis plus de vingt ans la première maladie professionnelle, et représentent donc un coût financier important pour la société.
Les TMS touchent les articulations, les muscles et les tendons, mais aussi les vaisseaux sanguins. Les signes cliniques comportent, en règle générale, une gêne fonctionnelle (raideur, maladresse, perte de force…) et une douleur, qui touchent principalement le cou, les épaules, les poignets, les genoux. Les TMS peuvent entraîner un handicap durable. Aussi est-il important de les diagnostiquer précocement.
Les facteurs de risque et les conséquences
L’origine des TMS est multifactorielle. Il existe des facteurs biomécaniques liés à certaines activités, auxquels s’ajoutent d’autres facteurs qui peuvent aggraver la situation, comme l’exposition au froid, les facteurs psychosociaux tels que le stress ou la monotonie des tâches, ou encore des facteurs individuels comme l’âge ou certains antécédents médicaux. Les facteurs biomécaniques qui favorisent l’apparition des TMS sont
Le développement d’une force importante.
La contraction musculaire induit des forces de traction au niveau du tendon, qui peuvent engendrer une inflammation du tendon (par exemple un tennis elbow). La contraction musculaire peut aussi provoquer une compression du nerf (par exemple un syndrome du canal carpien).
Le travail statique prolongé,
tel que le travail sur écran. Des fibres musculaires sont continuel¬lement actives, même à faible niveau de sollicitation. À cause de la pression des fibres muscu¬laires sur le lit vasculaire, le muscle est mal oxygéné et les toxines s’accumulent. Des douleurs surviennent dans le cou et les épaules. Les postures fixes et prolongées sont des facteurs de risque de lombalgie.
La réalisation de mouvements répétés,
même avec des forces faibles, entraîne une sollicita¬tion continuelle des mêmes structures anatomiques, générant des frottements du tendon contre les tissus adjacents ou une usure prématurée du cartilage. Au niveau musculaire, lorsque la fréquence est élevée, cela équivaut à un travail statique.
Une mauvaise position de travail
entraîne une augmentation de la dépense énergétique, qui s’accompagne de modifications végétatives : le rythme cardiaque s’accélère, la pression arté¬rielle augmente. La fatigue survient plus précocement que dans une position naturelle, où les muscles et les tendons sont les mieux placés pour fournir un effort à moindre coût. De même, les articulations présentent une meilleure capacité de résistance.
Une exposition aux vibrations
qui affecte principalement les articulations.
Quant aux effets du stress, ils sont multiples : le stress amplifie la perception de la douleur et augmente la tension musculaire ainsi que le temps de récupération.
Prévention
La prévention des TMS en milieu professionnel est confiée aux ergonomes.
L’ergonomie est l’étude du comportement de l’homme dans son travail. C’est une science interdisciplinaire qui s’appuie sur la biomécanique, l’anatomie, la physiologie et la psychologie, dont les objectifs sont d’ajuster les exigences du travail aux possibilités de l’être humain afin de réduire les contraintes et de prévenir d’éventuelles lésions. Grâce à cette discipline, des normes, définissant des valeurs seuils de référence, ont été établies (par exemple la norme NF X35-109 relative à l’ergonomie dans la manutention de charges) et le code du travail prévoit des dispositions relatives à la prévention des risques. D’une façon générale, il convient de respecter quelques règles.
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Bouger pour éviter les positions statiques prolongées.
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Favoriser la charge musculaire dynamique, alternant des contractions et relâchements, permet aux muscles sollicités d’avoir un débit sanguin adéquat, de sorte que l’oxygène et les nutriments sont régulièrement apportés au muscle, et les déchets du métabolisme en sont éliminés.
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Utiliser des postes de travail ergonomiques pour éviter les mauvaises positions, génératrices de tensions musculaires et de fatigue.
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Utiliser des outils adaptés pour limiter les efforts, par exemple pour le port de charges.