Par définition, une cellule souche est une cellule capable de s’autorenouveler indéfiniment (et donc d’échapper au vieillissement cellulaire) et de générer différents types cellulaires. Ainsi, les cellules souches sont à la base de toutes les cellules différenciées (spécialisées) de l’organisme, et elles participent à la régénération et au renouvellement tissulaire.
Les différents types de cellules souches
Dans les trois premiers jours du développement, des cellules souches embryonnaires (ES, Embryonic Stem cells) totipotentes sont présentes. Elles pos- sèdent tout le potentiel pour générer un organisme entier et donc tous les tissus. Pendant les six premières semaines, l’embryon renferme des cellules souches pluripotentes, capables d’engendrer les trois feuillets embryonnaires (endoderme, mésoderme, ectoderme). À partir du 46 e jour de développement embryonnaire, les cellules souches ont perdu de leur potentiel et sont qualifiées de multipotentes, car elles sont capables de produire différents types de cellules d’un même feuillet. Chez l’adulte, certaines cellules souches n’ont la possibilité de ne générer qu’un seul type cellulaire, participant ainsi à la régénération tissulaire ; elles sont dites unipotentes.
Outre ces différents phénotypes cellulaires, on peut distinguer des cellules souches iPS (Induced Pluri- Potent Stem Cells) obtenues en culture par manipulation génétique de cellules adultes différenciées. Leurs propriétés fonctionnelles sont équivalentes à celles des cellules ES.
Leur utilisation en recherche
Sauf dérogation exceptionnelle accordée par l’agence de biomédecine, l’utilisation des cellules ES est interdite en France pour des raisons éthiques. En revanche, les cellules iPS étant obtenues par simple biopsie de cellules somatiques (cellules de la peau par exemple) et reprogrammation in vitro, et ne nécessitant pas la manipulation d’embryons humains, leur utilisation en recherche ne fait face à aucune interdiction éthique. Le développement des cellules iPS (qui a valu un prix Nobel à leur découvreur Shinya Yamanaka en 2012) a suscité l’espoir d’applications potentielles en médecine. Leur trans- plantation pour traiter des maladies neurodégénératives comme la chorée de Huntington, les lésions de la moelle épinière, les diabètes, la dégénérescence maculaire liée à l’âge, ou l’insuffisance cardiaque, a été envisagée. L’utilisation de ces cellules en clinique permettrait d’éviter les phénomènes de rejet puisque les cellules pourraient être transplantées après reprogrammation sur le donneur (auto- greffe). Pour l’instant, l’innocuité des cellules iPS n’étant pas prouvée (risque de développement tu- moral de ces cellules), et le débat sur les dérives de leur utilisation (rajeunissement d’organes) n’étant pas clos, l’utilisation clinique de ces cellules chez l’Homme reste interdite en France