013 – Les principaux tissus de l’organisme humain

 

Chaque cellule se fond dans un ensemble plus complexe, destiné à l’accomplissement d’une tâche bien précise de l’organisme : le tissu.

Un tissu, par définition, est un montage de cellules bien spécialisées, semblablement différenciées vis-à-vis des cellules primitives, qui accomplissent toutes un travail bien déterminé (exemple : le tissu musculaire).

Dès lors, on peut définir un organe comme étant un assemblage de tissus entre lesquels il existe une division du travail : le fonctionnement de l’organe résulte de la combinaison des activités de différents tissus le composant.

Exemple : l’intestin grêle, organe de l’appareil digestif, se compose :

  • de tissu épithélial : barrière séparant le milieu extérieur du milieu intérieur (cellules à mucus) ;
  • de tissu musculaire lisse ayant la propriété d’être contractile effectuant le brassage des aliments et l’avancée vers le gros intestin ;
  • de tissu glandulaire ayant le pouvoir de sécrétion contribuant à la transformation chimique des aliments et à leur absorption ;
  • de tissu conjonctif d’emballage et de soutien (le péritoine) qui permet de protéger et de maintenir l’intestin au contact des autres viscères ;
  • de tissu sanguin : les vaisseaux sanguins irriguant l’intestin ;
  • de tissu nerveux représenté par les terminaisons des nerfs responsables de la motricité intestinale.

Plusieurs organes concourant à l’existence d’une « grande fonction » constituent un appareil.

Exemple : l’appareil digestif, permettant la digestion, est constitué par, de la bouche à l’anus : la bouche, le pharynx, l’œsophage, le foie, le pancréas, l’intestin grêle, le gros intestin, l’anus.

Les principaux tissus de l’organisme :

  1. les tissus épithéliaux ;
  2. les tissus de type conjonctif ;
  3. le sang et la lymphe ;
  4. le tissu musculaire ;
  5. le tissu nerveux.

Les tissus épithéliaux

Ils représentent des tissus dont les cellules sont juxtaposées, formant une trame jointive qui limite des surfaces comme l’épiderme ou qui tapisse les cavités ouvertes sur l’extérieur (les muqueuses).

Exemples d’épithéliums :

  • épithélium intestinal ;
  • épithélium de la trachée artère.

À noter qu’un endothélium est un épithélium qui tapisse une cavité non ouverte vers l’extérieur comme le cœur, les vaisseaux sanguins, les plèvres pulmonaires ou le péritoine des viscères abdominaux.

Les rôles des épithéliums sont :

  • de former un tissu de protection en formant une barrière entre deux milieux (la peau) ;
  • d’établir une frontière d’échanges comme au niveau des villosités intestinales qui permettent l’absorption des produits digérés.

Certains épithéliums élaborent des substances particulières pour les déverser dans la cavité qu’ils délimitent : ce sont les épithéliums glandulaires ou glandes.

Il y a sécrétion puis excrétion. Certaines sécrétions sont déversées à l’extérieur, ce sont les glandes exocrines (glandes salivaires, sébacées), d’autres sont déversées dans le sang, ce sont les glandes endocrines (thyroïde, surrénales).

Les tissus conjonctifs

Le tissu conjonctif est caractérisé par des espaces laissés libres entre les cellules, elles-mêmes réunies par leurs prolongements. C’est un tissu de soutien et de remplissage, interposé entre les organes, comblant les vides (comme le coton assure l’emballage et la protection du cadeau fragile). Il peut aussi être un tissu rigide servant de support comme le cartilage ou l’os.

Il est caractérisé par une substance fondamentale contenant plus ou moins de fibres de différents types.

Les tissus conjonctifs proprement dits

Lâche

Il enveloppe un grand nombre d’organes. Il forme le tissu sous-cutané, allant de la face profonde de la peau aux muscles et au squelette. Ces cellules baignent dans un liquide interstitiel appelé lymphe lacunaire, lieu d’échanges entre le sang et les cellules des tissus voisins. C’est là que les globules blancs du sang, traversant les parois des vaisseaux sanguins, s’agglutinent autour des microbes et autres éléments étrangers pour les absorber et les digérer (phagocytose) luttant ainsi contre l’infection.

Fibreux

De nombreuses fibres collagènes entrecroisées dominent la structure du tissu, lui conférant résistance à l’étirement. Il forme les tendons, les aponévroses et les ligaments.

Élastique

Les fibres de la matrice sont à dominante élastique. La propriété d’élasticité ainsi obtenue permet l’étirement et le retour à la forme d’origine : il forme la paroi de certains vaisseaux sanguins.

Le tissu cartilagineux

La substance fondamentale a fixé la « cartilagéïne », lui conférant souplesse et rigidité. Ce cartilage n’est pas vascularisé. Il se nourrit par imbibition (comme l’eau pénètre l’éponge sous la pression de la main). D’où les difficultés à cicatriser et les problèmes liés au vieillissement du cartilage (arthrose).

Deux types de cartilage :

  • celui qui forme le revêtement des surfaces articulaires (cartilage articulaire), des anneaux de la trachée-artère et du larynx, des cartilages de croissance chez l’enfant ;
  • le fibrocartilage ou cartilage fibreux, très résistant comme les ménisques et les disques intervertébraux.

Le tissu osseux

La substance fondamentale fixe des sels calcaires (l’osséine), lui conférant rigidité et dureté. Il est très richement vascularisé. Il forme le squelette.

Le tissu adipeux

Il est formé par des cellules qui se sont chargées de graisse. Il apparaît dans toutes les régions du corps, mais il s’accumule généralement dans le tissu sous-cutané (comme l’abdomen et les fesses). Il sert d’amortisseur et d’isolant thermique.

Le tissu sanguin

C’est un tissu conjonctif avec des cellules (globules) plongées dans une substance fondamentale (le plasma). Dans l’organisation des tissus du corps, les cellules ne sont pas plongées directement dans le milieu sanguin. Le sang circule dans un réseau de vaisseaux allant des plus gros (artères et veines) aux plus fins (capillaires). Certaines cellules traversent les parois des vaisseaux sanguins pour migrer dans les interstices crées entre les différents tissus : elles forment la
lymphe lacunaire. Celle-ci est progressivement reprise et canalisée dans un réseau collecteur autonome : le système lymphatique qui fait directement retour au sang.

Sang, lymphe interstitielle et lymphe vasculaire forment le milieu intérieur baignant toutes les cellules, qui y puisent les aliments nécessaires à leur fonctionnement et qui y déversent leurs déchets.

 

Le tissu musculaire

Il est caractérisé par la présence de fibrilles s’étendant sur toute la longueur des cellules (les myofibrilles). Douées de la propriété de contractilité, ces myofibrilles confèrent au tissu musculaire son rôle essentiel : la motricité.

Le tissu musculaire lisse

Il forme l’enveloppe des viscères (estomac, intestin…) et des vaisseaux de l’appareil circulatoire, ainsi que le cœur. Les contractions sont involontaires et fonctionnent par voie réflexe (système nerveux neurovégétatif).

Le tissu musculaire strié

Les myofibrilles, longs filaments allongés, présentent une striation transversale due à une succession de bandes claires et de bandes sombres. Le microscope électronique a montré que les myofibrilles étaient constituées par la juxtaposition de nombreux filaments : les uns, épais, formés par la myosine, les autres, plus fins, formés par l’actine.

Le glissement des filaments de myosine et d’actine explique le raccourcissement du muscle.

De nombreuses mitochondries sont inclues dans le cytoplasme (sarcoplasme) apportant l’énergie nécessaire au travail. Les fibres s’accolent les unes aux autres pour former des faisceaux primaires, puis secondaires et enfin tertiaires, constituant un muscle. Chaque faisceau est entouré d’une enveloppe spécifique (endomysium, périmysium, épimysium) entre lesquelles circulent les nombreux vaisseaux sanguins du muscle.

Un muscle est recouvert d’une enveloppe protectrice, l’aponévrose, qui le sépare des muscles voisins .

Un muscle apparaît donc, entouré par son aponévrose, comme un sac allongé qui en contiendrait d’autres, disposés parallèlement et accolés par leurs parois. Dans les plus petits sacs, on retrouve les fibres musculaires. Les parois Un muscle intermusculaires se prolongent à chaque extrémité pour former les tendons, qui s’implantent Un faisceau musculaire dans l’os.

La fibre musculaire striée est à contraction volontaire ; elle Une fibre est richement vascularisée, l’irrigation sanguine y étant variable suivant l’état de repos ou d’activité (vasodilatation et Une myofibrille vasoconstriction).

Le tissu musculaire strié a des propriétés d’excitabilité (système nerveux), de contractilité, d’élasticité et d’extensibilité. Son rôle essentiel est d’être l’élément moteur du mouvement, indispensable à la vie de relation.

(Le tissu cardiaque est un tissu musculaire particulier : il est strié mais à contraction involontaire).

Le tissu nerveux

Il est composé de cellules hautement différenciées : les neurones. Chaque neurone comprend un long prolongement central (l’axone), d’où partent des bifurcations latérales (collatérales) et se termine par l’arborisation terminale.

Autour du corps cellulaire, on distingue plusieurs prolongements : les dendrites, petites ramifications courtes. Les cellules nerveuses se réunissent pour former les nerfs. Un neurone s’associe avec un autre neurone par l’intermédiaire d’une synapse.

On estime qu’il pourrait y avoir 50 à 100 milliards de neurones pour le cerveau (personne n’a jamais pu les dénombrer exactement). La cellule nerveuse ne se reproduirait pas, d’où la gravité des lésions nerveuses.

Le rôle essentiel du tissu nerveux est la conduction de l’influx nerveux :

  • certains nerfs conduisent l’influx nerveux de la périphérie vers les centres nerveux : ils sont dits sensitifs (ou afférents) ;
  • d’autres conduisent l’influx nerveux des centres nerveux vers la périphérie : ils sont moteurs (ou efférents : les motoneurones).

Le tissu cartilagineux n’est pas vascularisé

Après une entorse du genou, il peut y avoir eu atteinte méniscale, c’est-à-dire qu’un (ou les deux) ménisque a pu subir une lésion lors du déboîtement passager et brusque des surfaces articulaires.

Cette lésion (fissure, micro-arrachement) ne peut se réparer d’elle-même. En effet, le ménisque étant un fibrocartilage, n’est pas irrigué par les vaisseaux sanguins. Donc il ne peut recevoir les matériaux qui pourraient consolider la lésion. C’est pourquoi il y a souvent rechute avec nouvelle lésion mais plus importante, et ainsi de suite jusqu’à l’intervention chirurgicale (ablation).

Qu’est-ce que l’arthrose ?

Souvent pathologie des personnes âgées, l’arthrose se définit comme l’usure du cartilage articulaire. Petites fissures du cartilage au départ, les lésions entraînent progressivement la destruction dudit cartilage avec déformations osseuses et douleurs. Il y a risque d’arthrose chaque fois qu’une articulation est trop sollicitée et lors de microtraumatismes répétés.

La formation d’un cal osseux après fracture

L’os, matériau très résistant, peut, suivant la violence des traumatismes, se briser : c’est la fracture. Si les deux extrémités restent en contact (fracture sans déplacement) et si les articulations sont immobilisées, les cellules osseuses fabriquent de l’os, permettant la formation de la cicatrice osseuse ou « cal osseux ». La fracture est alors consolidée.

Ce cal osseux subit des remodelages, ce qui lui confère une résistance identique à l’os normal. (Quand il y a discontinuité des surfaces osseuses, il faut avoir recours à la chirurgie pour réaliser une ostéosynthèse.)

Relation entre le tissu nerveux et le tissu musculaire

Chaque fibre nerveuse a, sous sa dépendance, un certain nombre de fibres musculaires. On appelle unité motrice l’ensemble neurone moteur et ses fibres musculaires. Le nombre de fibres musculaires par neurone dépend de la précision du mouvement qui est effectué par le muscle pendant son activation.

Par exemple, les unités motrices des muscles oculaires peuvent n’être formées que par une seule fibre musculaire tant la précision doit être importante.

L’apprentissage moteur

L’apprentissage moteur est la mise en relation entre la commande motrice (système nerveux) et l’appareil musculaire. L’expérience gestuelle permet d’être plus efficace dans le recrutement des programmes moteurs en liaison avec le but recherché. Afin d’aider à inventorier le plus large programme possible d’actions motrices, il est important de commencer l’éducation physique le plus tôt possible.

Comme l’écrit Azémar : « L’individu est fait de ce qu’il a fait, l’enfant se fait de ce qu’il fait. » Il existe des périodes critiques du développement neuronal, c’est-à-dire des moments privilégiés où la sollicitation est indispensable pour l’établissement d’une liaison, d’une connexion synaptique.

Weineck écrit : « Ce que l’enfant n’apprend pas, l’adulte ne l’apprendra peut-être jamais. »